Sécurité alimentaire en Afrique: des ONG demandent à la France de quitter la NASAN

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Sécurité alimentaire en Afrique: des ONG demandent à la France de quitter la NASAN

Les ONG Action contre la faim, Oxfam France et CCFD-terre solidaire demandent à la France de se retirer de l'initiative de la Nouvelle alliance pour la sécurité alimentaire (NASAN), lancée par le G8, qui selon elles "aggrave les risques d'insécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique subsaharienne".

Lancée par le G8 en mai 2012 pour "sortir 50 millions de personnes de la pauvreté" dans 10 pays d'Afrique et en 10 ans, la NASAN a un budget de 9 milliards d'euros répartis à moitié entre les états membres du G8 et les entreprises.

Mais, trois ans après son lancement, et malgré des demandes de réforme, "la NASAN reste bel et bien un cadre qui met en péril la sécurité alimentaire en Afrique subsaharienne et les droits fondamentaux des populations vulnérables dans les pays ciblés", assurent les trois ONG qui demandent que la France "prenne acte de cet échec" et "quitte cette initiative".

Elles lui demandent de plutôt "soutenir enfin des politiques globales qui permettent réellement de renforcer les agricultures familiales et les pratiques agro-écologiques, et de lutter contre la faim et la malnutrition", à quelques jours de la réunion annuelle du Conseil de Gouvernance de la NASAN au Cap, en Afrique du Sud, mercredi et de la réunion du G7 à Schloss Elmau en Allemagne.

"La NASAN est une initiative opaque, imposée par le haut, et qui n'implique pas ou très peu la société civile des pays dans lesquels elle est mise en oeuvre", expliquent ACF, CCFD-Terre Solidaire et Oxfam France.

En plus de marginaliser les agricultures familiales et paysannes, "elle porte atteinte aux intérêts des PME et PMI africaines, au profit des grandes entreprises multinationales et en particulier les géants du trading de matières premières agricoles et les leaders sur le secteur semencier".

En outre, "les réformes consenties par les états africains en contrepartie de leur adhésion à l'initiative mettent en péril les droits fonciers des paysans ainsi que leur accès aux semences et aux ressources naturelles", assurent les ONG.

Si la France, qui tient un rôle prépondérant dans l'initiative avec une contribution de 754 millions d'euros en 2014, a été à l'initiative de "quelques évolutions réelles", selon les ONG, "la France n'a pas pu mettre en place cette stratégie de changement" qu'elle voulait mener de l'intérieur, et "les intérêts de l'agrobusiness continuent de primer sur le soutien aux agricultures paysannes".

  •   AFP
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