Le PCN belge ''se désengage''du dossier SOCAPALM !

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Trait d'Union Nº 5 | septembre 2017

Editorial

Le PCN belge ''se désengage''du dossier SOCAPALM !

Théophile Samuel EBOBISSE
Rédacteur en Chef, Secrétaire Général de l’Association «Les Riverains» d’Edéa

Par un communiqué daté du 15 Juin 2017, le PCN (Point de Contact National pour les Principes Directeurs de l'OCDE) belge a annoncé à toutes les parties prenantes de la circonstance spécifique (Dossier) SOCAPALM qu'en raison de la mauvaise foi manifeste et du refus de toute avancée dans la conciliation du Groupe SOCFIN, il se désengage de la médiation qu’il conduisait auprès dudit Groupe. La présente édition de TRAIT D’UNION Magazine fait du reste une large part à ce Dossier en général et à cette information spécifique en particulier (cf. articles et autres documents divers y relatifs).

Les observateurs non avertis, qui ne sont qu’à la périphérie de l’iceberg SOCAPALM dont ils ne voient que la partie émergée, ont souvent, sinon toujours qualifié TRAIT D’UNION Magazine de radical, voire d’extrémiste. Ils ont souvent, sinon toujours jugé les informations que nous diffusons comme exagérées et non fondées, et nous invitent à les recouper on ne sait à quelle source. Le désengagement du PCN belge vient aujourd’hui étaler au grand jour la mauvaise foi manifeste et le comportement malintentionné de la SOCAPALM et de ses actionnaires. Il vient par là-même corroborer les dénonciations et autres plaintes de tous ces travailleurs de la SOCAPALM et surtout tous ces riverains dont ce magazine est l’organe d’expression. Depuis des lustres, autant les travailleurs que les riverains dénoncent le mode de fonctionnement de cette multinationale. Celle-ci, peut-être parce qu’assurée de son impunité (parce qu’ayant le bras long), foule aux pieds les engagements qu’elle a librement souscrits (Convention de Cession, Bail emphytéotique et Avenant n°1 audit bail) et écrase de tout son poids les populations riveraines et les travailleurs, ceci au vu et au su de tout le monde. Plusieurs fois appelées au secours, les autorités administratives restent étrangement immobiles, sourdes et muettes, quand, plus souvent qu’à leur tour, elles ne prennent pas fait et cause pour la SOCAPALM au détriment des victimes qui sont pourtant leurs administrés.

En exaspérant plus qu’il n’en faut le PCN belge par son intransigeance, SOCFIN, actionnaire majoritaire de la SOCAPALM, vient de montrer à la face du monde que, en dépit de ses beaux communiqués et autres engagements de politique responsable, elle n’en reste pas moins ‘’droite dans ses bottes’’ dans sa logique prédatrice, esclavagiste et mortifère. En usant de manœuvres diverses pour bloquer l’examen et la résolution du problème SOCAPALM, SOCFIN a contraint le PCN belge à se désengager et à jeter l’éponge, et a montré son vrai visage, celui d’une multinationale "assassine" et sans aucune humanité.

Le Groupe BOLLORE, autre actionnaire important, antérieurement grand communicateur et avocat super diligent de la SOCAPALM, garde depuis quelque temps un silence aussi surprenant que coupable devant les der-niers rebondissements du dossier. Certainement les deux partenaires d’affaires se sont-ils concertés, se sont-ils répartis les rôles et ont-ils de ce fait adopté une stratégie commune.

Le désengagement du PCN belge du Dossier SOCAPALM montre par ailleurs non seulement les limites des Principes Directeurs de l’OCDE qui sont de simples recommandations qui ne contraignent personne, mais aussi et surtout la faiblesse de nos pouvoirs publics devant la toute-puissance des multinationales. Les Etats occidentaux, bien que parfaitement au courant des méthodes de leurs entreprises dans les pays du Tiers monde, sont plutôt soucieux de soigner leurs économies. Aussi n’exercent-ils et n’exerceront-ils jamais la plus petite pression sur leurs entreprises multinationales pour les amener à un meilleur comportement. En effet, celles-ci, non seulement leur rapportent beaucoup d’argent à travers leurs impôts, mais aussi leur assurent quelquefois d’importantes ressources pour leurs sombres opérations politiques (financement des campagnes entre autres). Nos pouvoirs publics, quant à eux, ne peuvent pas grand-chose, ayant les mains liées par de nombreuses raisons d’Etat et autres accords plus ou moins secrets. A qui donc faut-il aujourd’hui en appeler en cette circonstance ? Vers qui doivent désormais se tourner les pauvres travailleurs et autres populations riveraines que SOCFIN, BOLLORE et leur sous-fifre SOCAPALM "assassinent" sans état d’âme ? Quelle proposition peut aujourd’hui être présentée pour faire redémarrer le processus de résolution ‘’pacifique’’ du problème SOCAPALM ?

Nous disons "pacifique" parce que c’est la meilleure solution, la plus "civilisée", tout recours à des méthodes plus violentes étant plutôt inadapté et mal venu. Cependant, lorsqu’on frappe quelqu’un, il faut au moins lui reconnaître et lui laisser le droit de crier sa douleur. Mais lorsqu’on lui interdit même cet exutoire que sont les cris et les pleurs, il faut s’attendre à ce que, dans ses soubresauts, il rue dans tous les sens et, même par inadvertance, il vous donne un coup de pied au plexus solaire. C’est à cette extrémité que sont aujourd’hui réduites les populations riveraines victimes des exactions de la SOCAPALM et Cie : recevoir un puissant coup de pied.

Le moment est donc bien choisi aujourd’hui pour que, le PCN belge ayant jeté l’éponge, d’autres bonnes volontés se lèvent pour prendre le relais et peser sur SOCFIN, BOLLORE et autres actionnaires pour réactiver le processus de négociation et assurer ainsi à ces derniers une vie toujours plus douillette dans un confort plus affirmé avec les énormes dividendes que leur rapporte leur activité. Dans le cas contraire, le pire est à craindre.

Dossier complet (PDF, 6MB)

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